Auteure : Pauline Perrier
Éditeur : Hugo Roman (10 février 2022)
Pages : 330
ISBN : 9782755693355
Prix : Broché → 16€95 - Numérique → 9€99
Catégorie : Contemporain
Vous l'avez lu ? Notez-le :
Ève a 27 ans, un métier provisoire depuis trois ans et autant de névroses que les doigts de la main. Timide maladive, elle vend des matelas dans une boutique en faillite et se cache derrière les fiches produits quand les clients apparaissent.
Le jour où sa collègue, June, la pousse à s'inscrire dans un groupe de parole pour timides afin
d'augmenter le chiffre d'affaire, sa vie bascule.
Ève se met à mentir sur son identité pour redorer son égo. Elle se rêve dessinatrice célèbre et, grisée par la confiance en elle que ses mensonges lui procurent, elle réitère l'expérience dans d'autres groupes, se créant de nouveaux alias.
Mais quand Thomas, un libraire passionné de B.D., débarque à la réunion des timides en détresse, l'équilibre fragile de ses multiples vies menace de s'écrouler. Comment construire une histoire d'amour alors qu'il la prend pour une autre ? Prendra-t-elle le risque de perdre les amitiés créées au fil de ses mensonges en lui avouant la vérité ?
J’ai appris à me méfier des apparences, car nous cultivons tous notre jardin secret ; et ce que nous y semons est souvent bien différent de ce que nos proches pourraient imaginer.
Les enceintes du magasin diffusent en boucle un jingle publicitaire idiot. « Avec Royal Matelas, offrez-vous des nuits princières ! Promo spéciale sur les modèles king size. » La combinaison de la musique survoltée et de la voix nasillarde du doubleur est atrocement entêtante. À tel point qu’elle a tendance à me poursuivre jusque dans mon sommeil. C’est ainsi qu’en percevant une légère secousse sur mon bras, je ne peux m’empêcher de sursauter en marmonnant :
– J’ai pas dormi sur votre couronne !
Hagarde, je palpe l’espace autour de moi pour me reconnecter à la réalité. Lorsque le brouillard dans mes rétines se dissipe, je découvre le visage mi-surpris, mi-moqueur de June, penchée au-dessus de moi, les mains sur les hanches.
– Ève, lève-toi, on a des clients.
Mes neurones se reconnectent instantanément et je bondis hors du matelas d’exposition où je faisais la sieste, consultant ma montre du coin de l’œil.
– Sérieusement ? Qui vient acheter un matelas à cette heure ?
13 h 37, ce n’est pas une heure pour changer de literie. Le magasin n’est même pas censé avoir rouvert suite à notre pause déjeuner.
June se cache derrière un carton publicitaire et se penche pour observer le couple qui déambule dans les allées, puis reporte son attention sur moi.
– J’en sais rien, d’habitude c’est le désert de Dory jusqu’à…
– Gobi, rectifié-je, la bouche pâteuse.
La grande rousse balaie ma remarque d’un signe distrait de la main.
– Peu importe, je sais que c’est tôt, mais on ne peut pas se permettre de louper une vente. Allez, ouste, ça fait mauvais genre d’exposer des matelas avec la vendeuse dessus.
Je lève les paumes en signe de reddition et salue les clients d’un ton faussement enjoué. Ma collègue leur signale qu’elle est à leur disposition, et j’emprunte le chemin de la réserve non sans lui souffler à l’oreille :
– Et les références à Ève lève-toi, ça suffit ! Tu m’avais promis que c’était la dernière, lundi.
June hausse les épaules, l’air innocent.
– C’est plus fort que moi. Tu sais, quand on est rousse, on n’a pas beaucoup de modèles référents à part Julie Pietri.
Je lève les yeux au ciel et file terminer l’inventaire que j’ai commencé dans la matinée. À l’abri dans mon cocon peuplé de matelas sous blister, j’écoute notre reine de la négociation sortir son baratin habituel aux clients. Cette fille vendrait du poisson à un pêcheur ; si elle ne faisait pas partie de l’équipe, je parie cher que la boutique aurait coulé depuis longtemps. Isolé dans une zone commerciale en périphérie de Colomiers, invisible depuis la route et moins amusant qu’un magasin Ikea – le patron refuse catégoriquement qu’on y vende des hot-dogs –, Royal Matelas est une faillite à retardement.
J'ai choisi ce livre, comme souvent, pour sa couverture que j'ai trouvée très jolie et pour le titre qui m'a donné envie de découvrir le contenu.
La solitude des grandes villes est, d'après les recherches que j'ai effectuées sur le net, le cinquième roman de Pauline Perrier, une auteure de 26 ans, qui en plus d'être écrivaine est aussi rédactrice et animatrice radio. On peut donc dire que malgré son jeune âge, c'est une femme accomplie qui a plusieurs cordes à son arc et rien que pour ça, je lui tire mon chapeau !
Pour ma part, je découvre cette jeune auteure nîmoise avec ce titre et j'ai bien l'intention de continuer sur ma lancée avec Le vent te portera, un autre de ses roman sorti également en ce début d'année 2022, aux Éditions City.
Ce que j'en pense :
Quatre étoiles pour ce roman innovant qui contient des thèmes peu abordés en littérature. Il m'a beaucoup plu !
J'ai fait la connaissance d'Ève, une femme de 27 ans au bon caractère, rigolote, joyeuse, inventive, mais qui manque cruellement de confiance en elle et qui est très très timide. Elle travaille dans un magasin de matelas en tant que vendeuse et on ne peut pas dire que la communication avec les clients soit son point fort, ce qui, bien évidemment, ne l'aide pas à aboutir ses ventes. Sa collègue, June, qui n'est autre que sa meilleure amie, est quant à elle très à l'aise, elle termine chaque mois en tête des ventes avec de belles primes à la hauteur de ses performances. Bref... Tout ça n'aide pas vraiment Ève à se sentir bien dans ses baskets, c'est pourquoi June lui conseille de s'inscrire dans des groupes de parole. Ève ne va pas prendre ce conseil à la légère puisqu'elle va le suivre consciencieusement et s'inscrire dans plusieurs rassemblements. Pour se libérer de sa timidité, elle va s'inventer une nouvelle vie en la rendant plus intéressante, elle va faire croire, par exemple, qu'elle est une dessinatrice connue, ce qui lui vaut l'admiration de certains membres. Lors d'une réunion, elle va faire la connaissance d'un libraire, Thomas, qui forcément va trouver beaucoup d'intérêt à cette jeune femme. Ces deux-là vont vite se rapprocher et tomber sous le charme l'un de l'autre, mais Ève s'étant bien enfoncée dans ses mensonges va devoir trouver une solution pour rétablir la vérité sans blesser son amoureux et ses nouveaux amis. Un défi difficile à relever !
La solitude des grandes villes est un roman touchant. J'ai aimé chaque personnalité, chaque personnage, ils sont tous sympathiques, sincères et bouleversants, soit par leurs petites failles qui font leur charme ou par leur sensibilité et leur grand cœur. Je me suis attachée à Ève que j'ai trouvée adorable malgré ses mensonges qui ne sont pas bien méchants dans l'ensemble. C'est juste la preuve qu'elle a du mal à s'affirmer et qu'elle a un sentiment d'infériorité par rapport aux autres. Et pourtant, c'est une femme qui est pleine de bonnes idées, elle est capable de réaliser de grandes choses, mais ça, elle ne le sait pas encore !
J'ai beaucoup aimé la plume de Pauline Perrier que j'ai trouvée fluide et convaincante. C'est une très belle découverte que je ne regrette absolument pas ! Je vais continuer sur ma lancée et lire un autre de ses titres prochainement, en espérant qu'il me plaise autant que celui-ci.
En bref :
La solitude des grandes villes est un roman très chouette. Il se lit avec beaucoup de plaisir, l'histoire est simple, efficace et entrainante, les personnages sont attachants, mignons, timides certes, mais rayonnants.
Bref, c'est un roman comme je les aime et je suis vraiment heureuse de l'avoir lu et de vous le faire découvrir aujourd'hui.
Passionnée du web et des mots, Pauline Perrier écrit son premier roman à 19 ans et se lance en tant que rédactrice web à 22 ans, au cours de ses études. Elle devient rapidement chef de projet web pour diverses marques avant de cofonder une maison d’édition, Cherry Publishing, à l’aube de ses 24 ans. Entre temps, elle a vécu à Toulouse, Chiang Mai, et a publié 2 autres romans.
Elle est aujourd'hui revenue dans son sud natal, où elle a posé ses valises à Nîmes. Elle partage son temps entre l'écriture de ses propres romans, la direction de la maison d'édition, et l'accompagnement de jeunes talents à travers le module qu'elle enseigne en Master 2 d'école de commerce, et les diverses Masterclasses où elle est invitée.
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Ce roman me tente beaucoup car je suis moi même timide et j'aimerais beaucoup voir comme cela a été traité.
RépondreSupprimerMerci de la recommandation.