1 avr. 2023

Moi, maman de Jonathann (❤️❤️½) écrit par Martine Henry - Editions Michalon

Titre : Moi, maman de Jonathann
Auteur(e) : Martine Henry
Éditeur : Michalon (17 novembre 2022) 
Pages : 192
ISBN : 978-2347002060
Prix : 16€00 ; Numérique : 11€99
Catégorie : Témoignage
Au procès Daval, Martine Henry était la " mauvaise " mère. Muette dans la salle d'audience dans son fauteuil roulant, elle était celle qui n'était pas du bon côté de la barre, celui que la morale valide et qui suscite la compassion.
Excepté le fait d'avoir donné naissance à un meurtrier, Martine Henry n'a rien à voir avec le crime de son fils. Aujourd'hui, pour elle, le temps s'est arrêté. Jonathann aura pour toujours 33 ans, l'âge où sa vie a basculé. Pour la première fois, avec les mots d'une mère en état de sidération, elle revient sur le procès, sur l'enfance et la vie de son fils jusqu'à la nuit dramatique du 27 au 28 octobre 2017 et ses conséquences irrémédiables.
Jusqu'à quel point une mère est-elle responsable de son enfant ? En choisissant de lui donner la parole, Plana Radenovic réaffirme à Martine Henry son droit d'être écoutée en tant que mère, et apporte un nouvel éclairage sur une affaire trop rapidement présentée comme emblématique des féminicides.

MON AVIS

★★☆☆☆

Ce que j'en pense :
Je sais que ce sujet peut déranger certains d'entre vous, mais de mon côté, je ne me mets aucune barrière, je m'intéresse à tous les livres, aux sujets de société, aux faits divers et autres... J'apprécie de temps en temps de lire des livres qui me sortent de ma zone de confort, c'est pour cette raison que je me suis laissé tenter par cette lecture après avoir visionné une interview donnée par Martine Henry. 
Je vous avoue que j'étais gênée avant même de commencer ma lecture, mais j'ai essayé de passer outre mes sentiments afin de laisser une chance à cette maman. Je voulais la comprendre et voir quel regard elle porte à son fils et à ses actes.

Le livre est découpé en sept parties :
-Le procès
-La naissance
-La rencontre avec Alexia
-Le mariage
-Le crime et l'instruction
-La prison
-Les lettres de soutien et le pilotis médiatique

J'ai très rapidement compris que ce témoignage d'une centaine de pages n'était pas très objectif. Martine Henry ne défend pas son fils ouvertement, mais elle le décrit d'une manière très bisounours, elle dépeint de lui un portrait d'un homme très fragile, manipulé par sa compagne Alexia Daval. Elle décrit son ex-belle-fille comme étant tyrannique, froide, violente psychologiquement et physiquement, une manipulatrice sans scrupules. 
Dommage que celle-ci ne soit plus là pour se défendre !
Elle pose des mots et des accusations assez virulents envers la mère d'Alexia, Isabelle Fouillot, j'ai même ressenti de la jalousie, comme si elle ne supporte pas la relation qui liait son fils à son ex-belle-mère. Elle accuse la mère d'Alexia d'avoir eu sur son fils un certain pouvoir de persuasion et une emprise assez forte.
Les autres membres de la famille sont quant à eux épargnés.

Je savais plus ou moins que ce livre serait dérangeant et qu'il serait écrit avec beaucoup d'aplomb puisque Martine Henry est soutenue par son avocat et par sa coauteure. Je dois dire qu'elle est très maligne, elle fait passer son fils pour une victime, un assassin qui a des faiblesses, des blessures, qui est humain et qui est loin d'être le monstre décrit par les médias. Nous pouvons la croire, elle, sa mère qui le connaît mieux que personne...
Elle retourne un peu l'affaire en décrivant la vraie victime comme étant une femme difficile. Elle traite l'entourage de celle-ci comme étant de mauvaises personnes.
Elle termine son livre sur un chapitre qui met en avant le soutien qu'elle et son fils reçoivent à travers des lettres ou par le comportement des gens qu'elle rencontre. C'est judicieux, mais extrêmement gênant.

Alors voilà, après lecture, je peux vous dire que je suis déçue, j'aurais aimé trouver dans ce livre le témoignage d'une mère qui ne rachète pas les fautes irréparables de son fils, qui ne le défend pas, qui ne prend pas partie, qui n'enfonce pas Alexia Daval et sa famille. J'aurais apprécié qu'elle soit neutre, objective, qu'elle parle de ses sentiments et émotions avec authenticité et sans fioritures, mais elle est trop impliquée et son témoignage manque de sincérité, de pertinence et de vérité.
Un livre qui n'apporte pas grand chose sur cette affaire et sur les protagonistes.

Martine Henry n'est autre que la mère de Jonathann Daval. Dans l'affaire autour de la mort d'Alexia Daval, il y a de nombreux personnages clés. À commencer par Jonathann Daval - le meurtrier -, mais également Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents de la victime.




2 commentaires:

  1. Un jour j'ai vu un reportage sur un homme qui allait tous les mois
    voir son jeune fils de 14 ans en prison, celui-ci avait violé une fillette de 9 ans... Père digne , triste, sans sourire mais présent chaque mois, son épouse ayant renié l'eut fils, il n'a pas voulu le laisser et quoi qu'ait pu faire son fils d'horrible et d'irrémédiable . Il était le seul à pouvoir être présent près de lui. Ce témoignage en image de cet homme triste avec ses aller-retours à la prison m'a donné à réfléchir sucette situation de celui qui devient malgré lui le " mauvais objet "et je me suis mise à sa place à lui, si ça m'arrivait que ferais-je ???

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  2. Bonjour,
    C'est ce que j'explique justement dans ma chronique. Bien sûr, c'est son fils et je comprends qu'elle ait contact avec lui, qu'elle se déplace en prison, qu'elle ne le renie pas. Ce qui me dérange c'est qu'elle démonte son ex-belle-fille, qu'elle la place comme bourreau et non victime. C'est très dérangeant sachant que celle-ci est décédée sous les violences de son fils.
    L'auteure aurait dû rester inflexible et neutre dans son livre et ne pas adoucir les gestes impardonnables de son fils.

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