Chroniques coup de coeur


17 août 2015

Les sorties littéraires du 17 au 23 août 2015

"Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder" (Oscar Wilde)
BONNES LECTURES !!!


Ancien magicien surnommé le Briseur d'esprit, Joe Bailey est entré dans la police d'Atlanta, où il s'est spécialisé dans les arnaques de faux médiums. Lors de sa première affaire de meurtre, le principal suspect est un garçon de huit ans capable de télékinésie, soupçonné d'avoir assassiné le responsable d'un programme de parapsychologie en l'empalant par la pensée sur une sculpture géante. 

Issue d’une grande famille de producteurs de cognac, Mauve, interprète à Bruxelles, revient au château de Bassan après douze ans d’absence pour assister aux funérailles de sa sœur. Des événements inattendus la retiennent au domaine et la conduisent à faire des choix qui vont bouleverser sa vie. Jalousies, drames, secrets de famille, une intrigue romanesque au cœur de la région charentaise.
Mauve revient au château de Bassan pour assister aux funérailles de sa sœur Véronique. L’accueil est glacial. Douze ans auparavant, elle avait rompu ses fiançailles avec l’homme qui a finalement épousé Véronique, puis coupé toute relation avec sa famille sauf avec son père avec qui elle a toujours gardé un lien. Contre toute attente, sa sœur l’a choisie pour être la tutrice légale de Guillaume, sept ans, et Laurie, cinq ans, ses deux enfants aujourd’hui orphelins. Mais sa tante Paule, une vieille fille acariâtre qui a toujours régné en maître sur le domaine, n’entend pas les choses ainsi et redouble d’agressivité à l’égard de sa nièce. Et pour cause, le lendemain des obsèques, le maître de chai annonce à Mauve que l’entreprise est au bord de la faillite. Or si la jeune femme veut protéger l’héritage de ses neveu et nièce, elle doit absolument sauver l’entreprise. Elle décide de prolonger son séjour à Bassan, le temps pour elle de trouver des alternatives, mais elle compte bien rentrer au plus vite à Bruxelles où elle mène une existence heureuse, entre son métier passionnant d’interprète et Liang, un homme aimant dont elle partage la vie. Vient pour elle l’heure des choix. Liang supportera-t-il longtemps d’être séparé d’elle ? Mauve sait qu’elle prend un énorme risque, d’autant qu’Anthony, son amour d’adolescence, a bien l’intention de brouiller les cartes à son avantage… Seule dans l’adversité, elle choisit malgré tout de se battre pour sauver le domaine et préserver les enfants, affrontant la haine de certains membres de sa famille qui révèlera de sombres secrets autour de son enfance et bouleversera sa vie.

Au sein de la Zone d’Intérêt – le camp d’Auschwitz et ses ramifications, sans que jamais il ne soit explicitement nommé –, trois personnages, trois archétypes s’expriment à tour de rôle : le commandant du camp, Paul Doll, le « Sonder » Smulz, et Angelus Thomsen, neveu du secrétaire personnel de Hitler.
Au printemps 1942, lors d’une scène impressionniste, presque pastorale, l’officier SS Thomsen croise Hannah Doll, l’épouse du commandant, dont la beauté est en tout point conforme aux canons national-socialistes. Dès lors, le coureur de jupons nourrit pour elle une véritable obsession et entreprend de la séduire.
Paul Doll, le commandant, est un bouffon vaniteux surchargé de travail par sa hiérarchie. Il est aussi la risée de sa femme. Doll est la voix satirique de l’auteur, une figure monty-pythonesque au cœur du système nazi.
Le troisième narrateur est Smulz, le chef des sonderkommando, prisonnier juif qui assiste les nazis dans leur tuerie. Smulz est « l’homme le plus triste que le monde ait jamais porté » et se perçoit lui-même comme à la fois un martyre et un témoin de l’horreur. Parmi les cadavres qu’il manipule tous les jours, il se sait aussi voué à la mort.
Satire sombre ou vision effrayante de la banalité du mal, admirablement servie par la plume de Martin Amis, La Zone d’Intérêt dépeint les nazis comme de mesquins petits employés de bureaux papotant dans leurs box, relate sans plus de formalisme un marivaudage grotesque et dérangeant en plein système concentrationnaire, et oblige imperceptiblement le lecteur à sonder les profondeurs de l’âme, à questionner l’humain dans sa capacité à accepter l’ignominie.

Un homme rentre chez lui, fatigué, usé par l’âge et les regrets. La nuit va tomber, les Iris, sa banlieue parisienne, se dressent dans le crépuscule entre épreuve et destination. Ce trajet familier, Youssef Chalaoui pressent confusément qu’il lui sera fatal. Mais il en ignorera l’impact profond, irrévocable, sur le quartier, ses habitants, le pays. Cette nuit-là, au terme d’un long et hésitant et macabre ballet, la périphérie s’enflamme. Et bientôt, la France entière bascule.
Dans L’Esprit de l’ivresse, la révolution est traitée hors champ ; comme les bouleversements organiques du grand corps malade de la société contemporaine. Chorégraphique et musical, le roman procède par mouvements amples. À la course désordonnée et assoiffée de liberté de Clara S., l’égérie malgré elle, répond la fuite ouatée du Président Henri Dumont, bloc de souffrances et d’indécision. Chacun cherche en lui-même un élan radical, un feu qui brûle jusqu’aux lendemains, un ressort contre l’impuissance dérisoire et l’acharnement magnifique que recouvre l’idée de destin.
C’est par les corps individuels que Loïc Merle pénètre et explore la chair collective d’une Grande Révolte imaginaire dont la proximité plausible (inévitable ?) saisit le lecteur. Par les corps que s’exprime le besoin désespéré d’être ensemble et d’être plusieurs, face à l’engrenage du réel – et de la realpolitik – qui broie les êtres et les âmes, atrophie les esprits, avorte la notion même d’avenir.
Cette nuit des hommes, l’auteur la dessine d’une phrase riche et lumineuse, légèrement étourdie, comme exactement ivre. Car, semble-t-il nous dire, de vital et de salvateur, ne nous restera-t-il bientôt plus que l’esprit de l’ivresse ? C’est une des questions cruciales qui traversent ce premier roman d’une ampleur et d’une ambition rares.

Il règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C’est sur cette île perdue des Hébrides que Galwin Donnell, maître incontesté du polar, a vécu ses dernières années avant de disparaître brutalement – il se serait jeté du haut des falaises. Depuis, l’île n’a d’autre habitant qu’un gardien taciturne ni d’autres visiteurs que la poignée de spécialistes qui viennent tous les trois ans commenter, sur les « lieux du crime », l’œuvre de l’écrivain mythique. Cet été-là, Émilie, qui commence une thèse sur Donnell, est chargée d’organiser les Journées d’études consacrées à l’auteur. Elle attend que Franck, son compagnon, la rejoigne. Et Franck, de son côté, espère que ce voyage lui donnera l’occasion de convaincre Émilie de passer le restant de ses jours avec lui.Mais sur l’île coupée du monde rien ne se passe comme prévu. Galwin Donnell, tout mort qu’il est, conserve son pouvoir de séduction et vient dangereusement s’immiscer dans l’intimité du couple.Alice Zeniter mène, avec une grande virtuosité, cette enquête sur la fin d’un amour et donne à Juste avant L’Oubli des allures de roman noir.

« Ce qui est monstrueux n'est pas nécessairement indigne. »
A. N.

C’est l’histoire d’Étienne, photographe de guerre, pris en otage dans quelque lointaine ville à feu et à sang. C’est l’histoire d’un enfermement et d’une libération – pas forcément ceux qu’on croit.
Sur une thématique éminemment contemporaine, le nouveau roman de Jeanne Benameur s’ouvre comme un film d’action pour mieux se muer en authentique livre de sagesse. Avec la délicatesse d’âme et la profonde sincérité qu’on lui connaît, l’auteur des Demeurées et de Profanes y tend une ligne droite entre la tête et le cœur, un chemin vers des êtres debout.

Sur les vestiges des colonisateurs de la Rome antique, Marc Barca, dit “le Mama”, a édifié dans la région de Sète un empire de béton gagné sur des terres deltaïques toujours plus menacées par les eaux montantes de la Méditerranée, en bâtisseur amnésique de sa propre histoire mais émerveillé de laisser à son tour son empreinte sur un territoire rendu légendaire par la succession des siècles.
Magnifique variation sur la permanence du mythe de Prométhée confronté au pouvoir destructeur des exils intérieurs, ce roman célèbre la force du désir humain d’aventure et la transitoire et douloureuse beauté de ses accomplissements promis à la corruption ou à l’effacement.

En 1967, en Franche-Comté, Marie est encore lycéenne quand elle tombe amoureuse d'un jeune bûcheron, se retrouve enceinte et se marie. Alors qu'elle rêvait d'une « vie à soi », différente de celle de sa mère, à l'âge de vingt ans elle a déjà deux enfants, et comme nombre de jeunes filles d'origine populaire de l'époque, son destin est tracé. Le jeune couple quitte sa forêt natale pour une HLM de Vesoul, et tous deux entrent à l'usine, chez Peugeot. Au travers des dix années qui suivent, c'est le grand basculement de l'après-68 que Nathalie Démoulin nous raconte, celui de la condition des femmes et de la classe ouvrière. Dans ce roman d'une vie, elle tisse remarquablement histoire intime et extime, pour nous raconter les destins de Marie et de ses proches – notamment celui de son frère Ivan, détruit par la guerre d'Algérie et qui finira par rejoindre le Front National. Avec minutie, elle dépeint ces années 70 si proches et si lointaines désormais, durant lesquelles la France a basculé de l'utopie à la crise. Un roman « historique » qui nous éclaire sur les temps actuels.

Quasiment invisible dans son berceau d'arbres, bâtie sur des terres presque marécageuses en contrebas d'un bourg de Franche-Comté, une demeure baroque, inattendue, extravagante, où vit seule Lottie, une solide nonagénaire, intimidante et d'apparence peu amène. C'est pourtant elle qui, en l'absence de tout hôtel aux environs, va, pour quelques nuits, héberger au domaine des Ardenne, dans la chambre du "passant polonais", la narratrice de ce roman. Professeur de sociologie, celle-ci s'est rendue au Mauduit dans le cadre d'une enquête universitaire afin d'obtenir, pour elle-même et ses étudiants, l'autorisation de compulser les archives communales de ce village, illustrant sans doute autant que bien d'autres l'évolution de la ruralité en France au XXe siècle. Tous les soirs, au coin du feu, cependant qu'un dîner rustique mijote sur les braises, Lottie va, pour sa visiteuse, dévider par le travers l'histoire du domaine où elle est, très jeune, entrée comme domestique et dont elle est à présent la seule occupante. Mais faut-il la croire sur parole, elle qui, photos à l'appui, dit n'être que la récitante des fantômes qui ont habité ces murs ou qui sont partis vers l'Afrique, le Tonkin ou les forêts du Yukon ? Parmi ces photos, justement, celle, neigeuse, d'une cabane en rondins, qu'une créature à l'oreille coupée vint déposer sur la table de la cuisine par une journée de l'été 1904 en même temps qu'une fillette dans ses langes, la remuante et mystérieuse petite Anaïs, qui sur le continent où elle était née, portait, dans la langue de la tribu indienne des Hän, dans le Yukon, le nom de Onayepa : "Princesse de l'hiver". Envoûtée par des récits qui ne la tiennent captive que pour mieux libérer son propre désir empêché de renouer avec une histoire qui soit sienne, la narratrice, venue en réalité au Mauduit pour mener une enquête d'une tout autre nature que celle dont elle se réclame officiellement, aura également à interpréter pour sa propre gouverne les archives communales, la liste des noms sur un monument aux morts de 14-18 ou sur des tombes de cimetières, et à revisiter l'orée sanglante d'une forêt du pays de Langres pour non seulement devenir l'héritière de son propre passé mais, dans la lointaine Vancouver, transmettre à Abel le secret du sien en l'incitant à lire enfin les lettres de son père, arpenteur du grand nord-ouest canadien pendant la ruée vers l'or du Klondike et devenu pionnier de l'ethnologie amérindienne par amour de la petite orpheline jadis déposée aux Ardenne... Mais est-ce partir assez loin pour dissiper la neige des fictions et apprendre de quelles filiations criminelles s'hérite l'histoire ? Dans ce nouveau roman aussi sensible qu'admirablement maîtrisé, qui fait entrer mémoire et mensonge dans le plus passionnant des dialogues, Anne-Marie Garat invite le lecteur à pénétrer dans ces occultes "chambres noires" intérieures où réalités et fictions, plongées dans un même bain révélateur, fécondent leurs images contraires pour donner naissance au conte ininterrompu dont la littérature nourrit ses puissants sortilèges jusqu'à recomposer la matière même du temps.

Chroniqueur sans attache, Moby mène une vie débridée et tente de se reconvertir dans la télévision en cherchant à concilier l’inconciliable : le monde de la télévision et les artistes. Ferdyck, c’est son pseudo, publicitaire, lance une nouvelle émission avec l’aide de Moby, sur une chaîne privée naissante. Avec ses questions coups de poing, il se construit un personnage et veut faire de son nom un label. Christophe Mistral, couturier, coqueluche des magazines de mode, monte sa maison de haute couture et prépare sa première collection sous son nom propre. Albertine, sa femme, noctambule avec Moby. Tout comme Roda, poète et parolier de chansons à succès, qui refait le monde. Rodolphe, patron de la boîte de nuit en vogue, les Lumières, les réunit tous, les uns contre les autres.
Dans le chaos nocturne des années quatre-vingts, Paris les happe, Paris existe. Ils s’éprouvent inconsidérément. Combien de temps l’insouciance frénétique durera-t-elle ?
Luttes d’influence, fric facile, pouvoir, cocaïne, mannequins, succès, amours d’une nuit : un portrait sans complaisance des illusions d’une décennie.

Un roman poignant, une plongée dans les secrets les plus sombres qui révèle une pratique révoltante, rarement traitée en littérature : le ba a b z ou l’esclavage sexuel de petits garçons au Moyen-Orient.
Paris, Novembre 2013. Rockstar mondialement connue, Fauves s’adresse à Michel Beaufort, directeur de label dont la réputation n’est plus à faire. De cette rencontre, où est présente Aurélie la compagne de la star, naîtra, en à peine trois mois, un triangle amoureux complexe et déconcertant sur une toile d’Occident et d’Orient. Mais sur l’idylle qui se tisse entre la belle trentenaire, grand reporter qui parcourt le monde, et Michel, fin lettré à la cinquantaine désabusée, ne cesse de planer la figure de Fauves, aussi flamboyante que mystérieuse...
À l’image de son Orient natal, l’histoire de la rockstar est en effet marquée du sceau du silence. Et c’est précisément du secret de son enfance que semble se nourrir son imagination exubérante, peuplée de personnages écorchés, d’animaux et de masques. Le voile se lève enfin sur la part d’ombre de Fauves lorsque, peu après leur retour de Jérusalem, en janvier 2014, Michel et Aurélie apprennent sa mort, dans des circonstances sordides. La lecture du journal du jeune homme leur apporte un tout nouvel éclairage sur leur propre histoire mais aussi sur la sienne, sur ses origines, son Égypte, son Orient, avec sa violence, ses interdits, et une barbarie insoupçonnée, inconnue de l’Occident : le ba a b z , une tradition venue du fond des âges, dont Fauves a été victime, enfant, et qui a fait de lui un danseur, esclave sexuel d’un riche homme d’affaires.
Une écriture subtile au service d’un récit ardent qui fait voler en éclat les clichés, dénonçant les phobies extrémistes, les injustices et les traitements inhumains.

Ethan et Abby, mariés depuis peu, passent leur lune de miel sur une île enchanteresse des Caraïbes. Eaux turquoises le matin, champagne le soir… Mais le rêve prend fin, brutalement. Le couple est tué dans le sauna de leur suite de luxe.
Peu de temps après, deux amoureux convolant à Rome sont assassinés. Qui peut bien s’en prendre à des couples mariés depuis peu ?
L’ex-agent du FBI John O’Hara se voit confier l’enquête tandis que l’agent spécial Sarah Brubaker traque de son côté un autre serial killer, dont les victimes ont un étonnant point commun : elles portent toutes le même nom : John O’Hara !
Des lors, les routes de John et de Sarah vont se croiser. Il leur faudra, pour arrêter les deux criminels, unir leurs efforts. Et plus si affinités…

Un jeune homme rencontre une jeune étudiante russe. L'histoire se complique quand Théo, handicapé, s'obstine à vouloir embrasser Sofia debout...

Les touristes ont déserté les lieux, la ville est calme, les plages à l'abandon. Pourtant, en quelques jours, deux événements vont secouer cette station balnéaire de la Côte d'Azur: la sauvage agression d'Antoine, jeune homme instable et gloire locale du football amateur, qu'on a laissé pour mort devant l'hôpital, et une tempête inattendue qui ravage le littoral, provoquant une étrange série de noyades et de disparitions. Familles des victimes, personnel hospitalier, retraités en villégiature, barmaids, saisonniers, petits mafieux, ils sont vingt-deux personnages à se succéder dans une ronde étourdissante. Vingt-deux hommes et femmes aux prises avec leur propre histoire, emportés par les drames qui agitent la côte.Avec Peine perdue, Olivier Adam signe un livre d'une densité romanesque inédite, aux allures de roman noir, et dresse le portrait d'une communauté désemparée, reflet d'un pays en crise.

Le jour où il arrive en résidence d'écriture dans une petite ville du centre de la France, Serge découvre dans la gazette locale qu'un certain Commodore, vieux maraîcher à la retraite que tous disent richissime, a disparu sans laisser de traces. On soupçonne deux jeunes " néoruraux ", Aurélik et Dora, de l'avoir tué. Mais dans ce fait divers, ce qui fascine le plus l'écrivain, c'est une photo : celle de Dora dans le journal. Dès lors, sous le regard de plus en plus suspicieux des habitants de la ville, cet "écrivain national", comme l'appelle malicieusement monsieur le Maire, va enquêter à sa manière, celle d'un auteur qui recueille les confidences et échafaude des romans, dans l'espoir de se rapprocher de la magnétique Dora. 
Dans une atmosphère très chabrolienne, Serge Joncour déroule une histoire à haute tension : les quelques semaines de tranquillité que promettait ce séjour d'écriture se muent, lentement mais sûrement, en une inquiétante plongée dans nos peurs contemporaines.

Daniel Kelly sort de prison. Vingt ans plus tôt, il était Danny " Barracuda ", le grand espoir de la natation australienne. Un adolescent rageur, animé par la soif de vaincre, tout entier tendu vers un seul but : devenir champion. Pour n'être plus le petit métèque, fils d'une coiffeuse grecque et d'un routier australien. Pour montrer à ces petits bourges pour qui tout semble facile que lui, le boursier, peut les battre. Pour ne plus être prisonnier de ce corps encombrant, de ces pensées qui lui viennent dans les vestiaires. Aujourd'hui, Daniel est ce champion déchu qui a commis l'irréparable. Il est cet homme que la prison a à la fois brisé et révélé. Il est ce fils, ce frère qui veut se réconcilier avec les siens. Il est cet adulte qui va devoir une dernière fois se confronter à l'ado qu'il était pour mieux tenter de revivre...

Portrait documenté d’une sombre période, où les notions de courage et de lâcheté paraissent soudain floues. En virtuose de la construction romanesque, Stefan Brijs donne chair à des personnages sidérants de justesse, emportés par une intrigue ingénieuse qui surprendra le lecteur jusqu’à la dernière page.

Jade, 20 ans, vit dans une société parfaite, où la violence a été éradiquée. Comme touts les habitants du Continent, elle porte, implantée dans la nuque, une puce digitale qui régule ses émotions. 
Apprentie Guérisseur au Centre de Reboot, Jade traite les déficients dont le code électronique a buggé... Jusqu'à l'arrivée de Sacha Fleery. Toutes les réinitialisations échouent sur ce jeune homme exalté, sauvage. Malgré l'aversion qu'il lui inspire, Jade accepte d'entrer dans sa cellule de confinement et de lui parler. Un choc. Si bouleversant que sa puce disjoncte.
Reconnectée à ses émotions Jade va découvrir la peur, le désir... et la révolte.

Magnus Rand, un médecin rusé, et son frère Hamilton, un chimiste de génie, sont prêts à tout pour remédier à la fatale maladie « du sang blanc ». Dans l'annexe du Royal Naval Hospital de Londres, à Greenwich, alors qu'Hester Monk s'occupe d'un des patients des frères Rand, le richissime Bryson Radnor, elle dcouvre trois jeunes enfants terrifiés et apprend avec stupeur qu'ils ont été emprisonnés par le frères Rand à des fins expérimentales. Mais les frères Rand sont trop près de leur but pour permettre à quiconque de révéler leurs expériences. Hester est enlevée avant d'avoir pu les dénoncer. William Monk et ses fidèles amis – l'avocat Oliver Rathbone et l'ancien tenancier de bordel Squeaky Robinson – parcourent les rues de Londres et la belle campagne anglaise à leur recherche, sachant que le temps leur est compté.

Tom Elliott, la trentaine, est propriétaire de la dernière supérette de Shellawick, un bled paumé du Midwest, frappé par l’alcoolisme et le chômage, situé au milieu d’un désert de cailloux noirs…

L'heure n'est plus à la fuite, mais à la lutte. Noa a décidé de se battre contre la corporation qui se cache derrière le sinistre Projet Perséphone. Avec d'autres adolescents rescapés du Projet, elle monte une armée souterraine et sillonne les États-Unis pour empêcher leurs ennemis de kidnapper de nouveaux cobayes. Peter, resté à Boston, utilise ses talents de hacker pour pénétrer dans le système de l'organisation. Mais une poignée de jeunes peut-elle venir à bout d'un tel complot ?

Isaac, jeune étudiant Africain, fuit la guerre civile de son pays et s’exile aux États-Unis dans le cadre d’un programme d’échange. Dans l’Amérique post-raciale des années 1970, il est accueilli par Helen, une assistante sociale qui le prend rapidement sous son aile. Très vite, une idylle s’installe, troublée par les secrets du passé d’Isaac - les actes qu’il a commis dans son pays, ce qu’il a laissé derrière lui et qui reste inachevé.
Ni Helen, Américaine du Midwest qui, en tombant amoureuse de lui, voit ses préjugés voler en éclats et tente de s’élever contre les inégalités raciales qui persistent dans sa propre communauté, ni le lecteur ne connaissent le vrai nom d’Isaac : il l’a laissé derrière lui, en Ouganda, avec les promesses d’une révolution réprimée dans le sang par la future dictature, abandonnant aussi son ami le plus cher, qui n’a pas hésité à tout sacrifier pour assurer sa liberté.
Plus qu’à l’exactitude historique, Dinaw Mengestu vise avant tout à l’universel à travers ces trois héros magnifiques confrontés aux incertitudes d’un pays en devenir. Du chaos de l’Afrique de l’Est à la solitude du Midwest, microcosme d’une Amérique déchirée entre la culpabilité de la guerre du Vietnam et la difficulté à s’affranchir de son récent passé ségrégationniste, son écriture intime et mélancolique, mêlant les voix d’Isaac et d’Helen, saisit les paradoxes de l’Histoire et de l’identité avec une puissance et une intelligence hors du commun.
Événement littéraire aux États-Unis, Tous nos noms est sans doute le livre le plus ambitieux, et le plus émouvant, de l’auteur des Belles choses que porte le ciel. Roman de la maturité, où l’évocation d’une amitié mise à mal par l’Histoire se confond avec le portrait d’un continent déchiré, ce récit envoûtant pousse plus loin encore l’exploration de l’exil et du déracinement.

« Les grands incendies sont une espèce en voie de disparition. Ils se propagent à la vitesse du vent et de la nuit. Leur souveraineté soumet l’espace. Pareils aux météorites et au désir, leur dangerosité, leur degré de combustion, leur trajectoire sont imprévisibles.
Dévastation. Régénération.
Nous sommes de même nature ; des feux. »
Thriller psychanalytique, roman initiatique, histoire d’une passion, quête de soi, labyrinthe de mensonges et de faux-fuyants, de souvenirs écrans, ce suspense qui emprunte les arcanes de l’analyse nous mène de Brooklyn jusqu’aux confins du Caucase à la poursuite d’une mystérieuse disparue.
Le premier roman de l’auteur de En cas d’amour et de Défense du secret nous fascine et nous trouble jusqu’au vertige.

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