Chroniques coup de coeur


7 mai 2014

Les yeux jaunes des crocodiles écrit par Katherine Pancol (♥♥♥♥) - Editions Le Livre de Poche

Titre: Les yeux jaunes des crocodiles
Auteur: Katherine Pancol
Genre: Roman contemporain
Nombre de pages: 672
Date de sortie: 30/05/2007
Prix support papier: 7€90
Prix format numérique: 7€99
ISBN: 9782253121206
Editions: Le Livre de Poche
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Synopsis:
Ce roman se passe à Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles.
Ce roman parle des hommes.
Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être.
Ce roman est l’histoire d’un mensonge. Mais aussi une histoire d’amours, d’amitiés, de trahisons, d’argent, de rêves.
Ce roman est plein de rires et de larmes.
Ce roman, c’est la vie.
Ce roman a obtenu le Prix Maison de la Presse en 2006.

Mon avis:
Je me suis lancée dans cette lecture sur les conseils de ma belle-sœur. Je m'étais procuré le premier tome l'été dernier et il attendait patiemment dans ma bibliothèque. La sortie du film a accéléré les choses et je me suis donc lancée dans cette saga avec excitation et curiosité. 

Informations:
"Les yeux jaunes des crocodiles" est un roman contemporain de 672 pages. 
C'est un beau pavé comprenant quatre parties.
Personnages : Joséphine, Iris, Hortense, Zoé, Shirley, Marcel, Henriette, Josiane, Philippe, entre autres ...

Un mot sur l'histoire:
Joséphine est une femme fragilisée par toutes les épreuves qu'elle a subies dans sa vie. Trompée par son mari et toujours sous-estimée par son entourage, elle prend son courage à deux mains et envoie valser une bonne partie de ce qui fait son quotidien. Elle ne supporte plus d'être la gentille femme qui travaille, paye les factures et qui n'a aucune reconnaissance. C'est donc avec la présence de ses deux filles que Joséphine va essayer de se reconstruire, même si ses relations sont tumultueuses avec sa fille aînée Hortense. Cette dernière ressemble beaucoup à sa tante Iris, elles sont toutes deux superficielles, hautaines, aiment la grande vie, les hommes riches.
C'est là, que l'on voit toutes les différences entre Joséphine et Iris. Iris la belle aux yeux magnifiques, Joséphine, l'intellectuelle un peu "tache". Pourtant c'est Iris qui va avoir besoin de sa sœur et qui va lui demander LE service qui va changer sa vie. Entre relations familiales et relations amoureuses, découvrez comment Katherine Pancol nous embarque dans une histoire attendrissante et pleine de rebondissements. 

Mes ressentis:
J'ai eu la chance de rencontrer Katherine Pancol au salon du livre de Paris, où je me suis procurée Muchachas avant même d'avoir lu un seul de ses livres. La rencontre était particulière, il y avait énormément de monde et le mot "patience" était à l'honneur pour enfin avoir la chance d'échanger quelques mots avec cette grande auteure. Après plus de deux heures et demies d'attente, je me suis retrouvée face à cette femme intimidante pourvue d'une prestance incroyable. 
Du coup, je pensais vraiment que ses romans lui ressemblaient et que son style serait soutenu et noble et en fait, pas du tout. Katherine Pancol écrit avec simplicité, sans chichi, le langage est familier et la lecture est très agréable et fluide. On se sent très proche des personnages qui sont accessibles, ils pourraient être un membre de notre famille, un voisin, un ami. Leurs histoires sont touchantes et finalement, on est embarqué dans leur quotidien bien malgré nous. Les pages se tournent, on se prend de sympathie pour eux et surtout pour Joséphine qui est une femme naïve, mais qui va s'endurcir au fil de l'histoire. 
Au début du roman, je vous avoue que je me suis posée la question de savoir si j'allais aller au bout de cette histoire. Si je n'avais pas eu l'avis très positif de ma belle-sœur, je pense que je n'aurais pas insisté plus que ça. Il y a beaucoup de personnages et ce n'est pas évident de prendre ses repères parmi tout ce petit monde, mais après quelques chapitres l'histoire prend son envol et puis, on ne peut que s'attacher à Joséphine qui est extrêmement touchante.
J'ai également été voir le film et si vous n'avez pas le courage de lire ce premier tome alors je vous conseille fortement de visionner ce film qui est très bien adapté, très fidèle au roman avec des acteurs incroyablement bons ! 

Pour conclure:
"Les yeux jaunes des crocodiles" est une jolie surprise. J'ai vraiment beaucoup apprécié ce premier tome et j'ai pris plaisir à suivre l'histoire de Joséphine. J'ai très très hâte de lire la suite de la saga. Comme je suis une petite chanceuse et qu'une personne vraiment adorable me les a offert, je pense les lire très prochainement.
Si, de votre côté, vous êtes sceptique sur ce roman, je vous invite à sauter le pas et prendre le temps de découvrir le style de Katherine Pancol qui est très agréable à lire.
*Angélique*


Extrait:
Joséphine poussa un cri et lâcha l’éplucheur. Le couteau avait dérapé sur la pomme de terre et entaillé largement la peau à la naissance du poignet. Du sang, du sang partout. Elle regarda les veines bleues, l’estafilade rouge, le blanc de la cuvette de l’évier, l’égouttoir en plastique jaune où reposaient, blanches et luisantes, les pommes de terre épluchées. Les gouttes de sang tombaient une à une, éclaboussant le revêtement blanc. Elle appuya ses mains de chaque côté de l’évier et se mit à pleurer.
Elle avait besoin de pleurer. Elle ne savait pas pourquoi.
Elle avait trop de bonnes raisons. Celle-là ferait l’affaire. Elle chercha des yeux un torchon, s’en empara et l’appliqua en garrot sur la blessure. Je vais devenir fontaine, fontaine de larmes, fontaine de sang, fontaine de soupirs, je vais me laisser mourir.
C’était une solution. Se laisser mourir, sans rien dire.
S’éteindre comme une lampe qui diminue.
Se laisser mourir toute droite au-dessus de l’évier. On ne meurt pas toute droite, rectifia-t-elle aussitôt, on meurt allongée ou agenouillée, la tête dans le four ou dans sa baignoire. Elle avait lu dans un journal que le suicide le plus commun chez les femmes était la défenestration.
La pendaison, pour les hommes. Sauter par la fenêtre ? Elle ne pourrait jamais. Mais se vider de son sang en pleurant, ne plus savoir si le liquide qui coule hors de soi est rouge ou blanc. S’endormir lentement. Alors, lâche le torchon et plonge les poignets dans le bac de l’évier ! Et même, et même il te faudra rester debout et on ne meurt pas debout.
Sauf au combat. Par temps de guerre…
Ce n’était pas encore la guerre.
Elle renifla, ajusta le torchon sur la blessure, bloqua ses larmes, fixa son reflet dans la fenêtre. Elle avait gardé son crayon dans les cheveux. Allez, se dit-elle, épluche les pommes de terre… Le reste, tu y penseras plus tard !
En cette matinée de fin mai, alors que le thermomètre affichait vingt-huit degrés à l’ombre, au cinquième étage, à l’abri sous l’auvent de son balcon, un homme jouait aux échecs. Seul. Il méditait devant un échiquier. Il poussait le souci de la vraisemblance jusqu’à changer de place quand il changeait de côté de jeu et s’emparait au passage d’une pipe qu’il suçotait. Il se penchait, soufflait, soulevait une pièce, la reposait, reculait, soufflait encore, reprenait la pièce, la déplaçait, hochait la tête puis déposait la pipe et gagnait l’autre chaise.
C’était un homme de taille moyenne, d’allure très soignée, les cheveux châtains, les yeux marron. Le pli de son pantalon tombait droit, ses chaussures brillaient comme juste sorties de la boîte d’origine, ses manches de chemise retroussées laissaient apparaître des avant-bras et des poignets fins et ses ongles avaient le poli et l’éclat que seule peut donner une manucure appliquée. Un léger hâle que l’on devinait perpétuel complétait l’impression de beige blond qui se dégageait de sa personne. Il ressemblait à ces figurines en carton que l’on vend en chaussettes et sous-vêtements dans les jeux d’enfants et que l’on peut vêtir de n’importe quel costume – pilote de l’air, chasseur, explorateur. C’était un homme à glisser dans le décor d’un catalogue pour inspirer confiance et souligner la qualité du mobilier exposé.
Soudain, un sourire illumina son visage. « Échec et mat, murmura-t-il à son partenaire imaginaire. Mon pauvre vieux ! T’es cuit ! Et je parie que t’as rien vu venir ! » Satisfait, il se serra la main à lui-même et modula sa voix pour s’accorder quelques félicitations. « Bien joué, Tonio ! Tu as été très fort. »
Il se leva, s’étira en se frottant la poitrine et décida de se servir un petit verre bien que ce ne soit pas l’heure. D’ordinaire, il prenait un apéritif vers six heures dix, le soir, en regardant « Questions pour un champion ». L’émission de Julien Lepers était devenue un rendez-vous qu’il attendait avec impatience. Il était contrarié s’il la manquait. Dès dix-sept heures trente, il attendait. Il avait hâte de se mesurer aux quatre champions qu’on lui proposerait. Il attendait aussi de savoir quelle veste le présentateur porterait, avec quelle chemise, quelle cravate il l’assortirait. Il se disait qu’il devrait tenter sa chance et s’inscrire. Il se le disait chaque soir, mais n’en faisait rien. Il aurait dû passer des épreuves éliminatoires et il y avait dans ces deux mots quelque chose qui le chagrinait.

Bande-annonce du film:

Parlons de l'auteur: 
Je suis née au Maroc, à Casablanca, 
j'ai grandi sous les palmiers de Media...
À cinq ans, je suis arrivée en France. Études littéraires (maîtrise et deux ans de doctorat de lettres modernes), prof de français-latin, petits boulots divers, et puis un jour ! coup de baguette, je deviens journaliste.
J'écris dans un journal (Paris-Match puis Cosmopolitan). 
Mes premiers mots imprimés à l'encre noir sur blanc. 
Un éditeur me remarque et me demande d'écrire un roman. 
Un roman ! Moi ! Impossible !
Ce sera " Moi d'abord " en 1979. Le ciel me tombe sur la tête et le succès aussi. Je file à New York. Changer de ville, de pays. Voyager, vivre, m'amuser, connaître un autre monde. Écrire me paraît toujours aussi impossible. Mais la littérature me rattrape et c'est "La Barbare" en 1981. Puis, toujours à New York, j'écris "Scarlett, si possible" et "Les hommes cruels ne courent pas les rues ".
Je prends goût à l'écriture, à la vie qui va avec.
Je n'ai plus le choix. Je ne sais faire que ça. Et des enfants.
Une fille d'abord puis un garçon. 
Je me marie, je divorce, j'emménage, je déménage. 
Banal, hélas !
Je continue à écrire. L'écriture devient le moteur de ma vie. Je découvre que c'est dur et que c'est facile. Je découvre que le temps passe si vite ou si lentement. Que j'ai envie d'arrêter ou de ne jamais arrêter...
Je découvre un autre monde. Je voyage dans ma tête et c'est aussi bien...
J'écris des romans ("Vu de l'extérieur", "Encore une danse", "Une si belle image", "J'étais là avant", "Et monter lentement dans un immense amour", "Un homme à distance", "Embrassez-moi"). Des scénarios. Et des articles. Pour Paris-Match. Je voyage. Je passe dix jours à Manchester à suivre les mollets de Cantona ou une semaine dans le couloir de la mort d'une prison américaine. J'interviewe Reagan, Jospin, Chirac ou Meryl Streep, Johnny, Vanessa Paradis, Louise Brooks. 
On récolte toujours en observant, on apprend. J'aime apprendre. J'aime la vie, l'amitié, les rencontres, les voyages, l'imprévu, j'ouvre grand les bras, même quand j'aurais envie de les refermer. Tout m'étonne, je ne suis jamais blasée. 
Et puis, j'arrête le journalisme pour me consacrer à l'écriture.
Mes journées se déroulent selon un rite immuable : lever, thé et tartines, lecture des journaux, maison à faire tourner et papiers à remplir, promenade avec le chien Chaussette et enfin… seule, face à l'ordinateur, je retrouve mon autre monde, mon univers imaginaire avec des mots, des personnages, des idées qui volent dans l'air et que j'attrape. Ou pas. Certains jours, je les ramasse à la pelle, d'autres, je me lamente dans le désert !
Mais toujours la même envie de vivre et d'apprendre…
Je reprends à mon compte la phrase de Paul-Émile Victor : "Vivre, c'est se réveiller la nuit dans l'impatience du jour à venir, c'est s'émerveiller de ce que le miracle quotidien se reproduise pour nous une fois encore, c'est avoir des insomnies de joie."

Bibliographie: 
♦Moi d'abord → Editions du Seuil (1979)
♦La barbare → Editions du Seuil (1981)
♦Scarlett, si possible → Editions du Seuil (1985)
♦Les hommes cruels ne courent pas les rues → Editions du Seuil (1990)
♦Vu de l’extérieur → Editions du Seuil (1993)
♦Une si belle image → Editions du Seuil (1994)
♦Encore une danse → Editions Fayard (1998)
♦J'étais là avant → Editions Albin Michel (1999)
♦Et monter lentement dans un immense amour... → Editions Albin Michel (2001)
♦Un homme à distance → Editions Albin Michel (2001)
♦Embrassez-moi → Editions Albin Michel (2003)
♦Les yeux jaunes des crocodiles → Editions Albin Michel (2006)
♦La valse lente des tortues → Editions Albin Michel (2008)
♦Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi → Editions Albin Michel (2010)
♦Muchachas T1 → Editions Albin Michel (2014)
♦Muchachas T2 → Editions Albin Michel (2014)
♦Muchachas T3 → Editions Albin Michel (2014)

Quelques liens indispensables: 

6 commentaires:

  1. Il y a des romans et des auteurs que nous appréhendons de lire! Pour moi, celui-ci en fait parti...ton billet pourrait me faire changer d'avis! Merci ;)
    angelebb

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    1. Si tu sautes le pas, n'hésite pas à repasser me dire ce que tu en as pensé :)

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  2. Ah ben tiens avant de lire les deux suivants pour me rappeler je vais chercher le film
    Merci

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  3. Je l'ai choisi après avoir lu ton article. Il m'a plu comme il t'a plu. Merci pour ces chroniques qui nous donnent tant envie de lire ! Me reste plus qu'à continuer avec les tortues !

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    Réponses
    1. Merci pour ton retour, c'est très gentil de revenir sur le blog pour me donner ton ressenti sur ce livre et merci pour ton adorable commentaire, ça me touche beaucoup.
      Bonne lecture !

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