Chroniques coup de coeur


24 août 2017

Bon rétablissement (♥♥♥) écrit par Marie-Sabine Roger - Éditions du Rouergue

Titre: Bon rétablissement
Auteur: Marie-Sabine Roger
Genre: Contemporain
Nombre de pages: 208
Date de sortie: 10/03/2012
Prix du livre papier: 18€50
Prix du livre numérique: 7€99
ISBN: 978-2-8126-0349-5
Editions: Rouergue


Synopsis:
« Depuis que je suis là, le monde entier me souhaite bon rétablissement, par téléphone, mail, courrier, personnes interposées. Par pigeons voyageurs, ça ne saurait tarder. Bon rétablissement. Quelle formule à la con ! » « Veuf, sans enfants ni chien », Jean-Pierre est un vieil ours bourru et solitaire, à la retraite depuis sept ans. Suite à un accident bien étrange, le voilà immobilisé pendant des semaines à l'hôpital. Il ne pouvait pas imaginer pire. Et pourtant, depuis son lit, il va faire des rencontres inattendues qui bousculeront son égoïsme… Avec sa verve habituelle et son humanisme, Marie-Sabine Roger nous offre une nouvelle fois une galerie de portraits hauts en couleur. C'est un tableau doux-amer qu'elle peint de l'hôpital, avec l'humour et le sens de la formule qui la caractérisent, et qui ont fait le succès de ses deux précédents romans, La tête en friche et Vivement l'avenir.

Mon avis:
Jean-Pierre Fabre, 67 ans, se réveille un beau matin à l’hôpital, il ne sait pas comment il est arrivé là, il ne se souvient pas d'avoir eu un accident, mais une chose est sûre, il va être cloué au lit pour un long moment !
Fracturé de partout, ce patient pas toujours sympathique, ronchon et de mauvaise humeur va tout mettre en oeuvre pour faire enrager les infirmières durant ses trois longs mois de convalescence (et celles-ci lui rendent bien !). Pour occuper ses longues journées, il décide d'écrire une autobiographie, de regrouper ses souvenirs, ses petits moments de vie, avec l'espoir qu'au fur et à mesure lui reviennent en mémoire les détails de la nuit de son accident.
Mais voilà, l'ordinateur qui lui sert d'outil de travail va attirer dans sa chambre une jeune fille de 14 ans au doux prénom de Maeva, très intéressée par la machine qui va enfin lui permettre de faire son petit tour sur Facebook, la jeune fille va, sans finesse, s'imposer dans la vie de Jean-Pierre et rendre tout doucement ce vieux grincheux en un bonhomme un peu plus tendre.

Bon rétablissement est un joli roman, écrit avec humour et finesse par l'excellente Marie-Sabine Roger que j'ai déjà lue en 2014 avec Trente-six chandelles publié aux Éditions Du Rouergue.
Les chapitres de ce livre sont courts, ils m'ont permis de me plonger dans l'histoire de Jean-Pierre très rapidement, j'ai tout de suite aimé ce monsieur, il m'a beaucoup amusée, même si, bien entendu, je l'ai trouvé plus attachant au fil des pages. La mystérieuse Maeva a quant à elle apporté du peps à l'histoire, mais aussi beaucoup de tendresse. J'ai aimé les passages où elle rentre dans la chambre de Jean-Pierre afin d'échanger quelques paroles avec lui ou pour lui soutirer son ordinateur... Et puis, à la toute fin, une révélation nous est faite, elle change notre regard sur cette ado un peu envahissante, d'ailleurs, pour les plus sensibles une petite émotion pointera même le bout de son nez ;)
Je n'oublie pas le policier et Camille (le prostitué) qui eux aussi sont très importants dans l'histoire.
Parfait pour les vacances ou pour un week-end détente, "Bon rétablissement" est le roman qu'on lit sans se prendre la tête, sans réfléchir et qu'on referme avec le sourire.
À lire avec plaisir !

Ma note:

Vous l'avez lu ? Notez-le:

Les premières lignes:
Sans me vanter, vers les six ou sept ans, j'avais déjà tâté pas mal de choses, pour ce qui est des délits interdits par la loi. Vol à l'arraché, viol, extorsion de fonds... Question viol, j'avais roulé une pelle à Marie-José Blanc. Elle serrait les dents, je n'étais pas allé loin. C'est l'intention qui compte. Le vol à l'arraché, c'était le samedi après le match de rugby : je taxais le goûter des plus petits que moi. Je les baffais, peinard, au chaud dans les vestiaires. J'en épargnais un, quelquefois. J'ai un côté Robin des Bois. Pour l'extorsion, demandez à mon frère. Il me citait toujours comme exemple pourri à ses gamins, quand ils étaient petits, Devenez pas comme votre oncle, ou vous aurez affaire à moi. Pour ma défense, je dirais que s'il n'avait rien eu à se reprocher, il n'aurait pas raqué toute sa tirelire. Pour faire chanter les gens, il faut une partition. On m'appelait «la Terreur». Je trouvais ça génial. Je me sentais promis à un grand avenir. À l'époque, dans la maison, on était cinq et des poussières : mes parents, mon frangin et moi, pépé Jean, feu mémé Ginou. Mes grands-parents paternels étaient morts bêtement, lorsque mon père avait huit ans, pour un refus de priorité causé par ma grand-mère, qui ne voyait pas trop l'utilité des stops. Mon père avait été élevé par ses grands-parents du côté de sa mère : pépé Jean, encore très présent à l'époque dont je vous parle, et feu mémé Ginou, dans son urne, au garage. J'avais du mal à me représenter ce qu'il avait pu ressentir, en rentrant de l'école, le jour de l'accident, lorsqu'il avait compris que ses parents n'allaient pas revenir. Sur le moment, il s'était peut-être dit qu'il pourrait enfin vivre en toute liberté : plus de claquage de beignet à la moindre bêtise. Tranquille. Tranquille, oui. Mais à l'entendre parler de ses années d'enfance, je sentais bien que certaines tranquillités foutent une vie en l'air plus sûrement que pas mal de contraintes. Du coup, ça ne me tentait pas, devenir orphelin. Je tenais à mes parents, même si c'était des parents, avec tous les défauts que ça peut sous-entendre, question autorité et interdictions. Je tenais à mon père, surtout. Je le trouvais balèze, pas seulement pour ses biceps plus épais que des cuisses. Il était fort, vraiment. Droit planté dans ses bottes. Riche de convictions, à défaut d'autre chose. Un gueulard, un sanguin, mais qui trempait ses mouchoirs aux mariages, aux baptêmes, appelait ma mère Mon p'tit bouchon d'amour, en se foutant pas mal du ridicule, et n'avait jamais peur de lui dire Je t'aime. L'homme que j'aurais sûrement bien aimé devenir. 

Bande-annonce du film:

Quelques mots sur Marie-Sabine Roger:
Nationalité : France 
Né(e) à : Bordeaux , 1957 
Biographie : 
Elle commença à écrire à partir de sa 4ème.
Marie-Sabine Roger a été institutrice en maternelle pendant dix ans, avant de se consacrer entièrement à l’écriture. 
Son talent est aussi appréciable dans la littérature jeunesse (albums, romans) où elle a publié une centaine de livres, souvent primés que dans la littérature adulte. Elle rencontre régulièrement enfants, adolescents et adultes dans les primaires, collèges, bibliothèques et IUFM.
Elle maîtrise aussi bien l’humour que la gravité et aime confronter les genres et les registres.
Elle obtient le Prix Inter-CE 2009 et le Prix CEZAM 2009 pour "La tête en friche" (éditions du Rouergue).
Son roman "Bon rétablissement", prix des lecteurs de l'Express 2012, a été adapté au cinéma en 2013 par Jean Becker. 

Bibliographie:

Quelques liens indispensables:
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