Chroniques coup de coeur


18 sept. 2018

Tenir jusqu'à l'aube (♥♥½) écrit par Carole Fives - Éditions L'Arbalète Gallimard

Titre: Tenir jusqu'à l'aube
Auteur(e): Carole Fives
Genre: Contemporain
Nombre de pages: 192
Date de sortie: 16/08/2018
Prix du livre papier: 17€00
Prix du livre numérique: 11€99
ISBN: 9782072797392
Editions: L'arbalète Gallimard




«Et l'enfant ?
Il dort, il dort.
Que peut-il faire d'autre ?»

Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour une baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l'étouffement, la mère s'autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté.
Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore?
On retrouve, dans ce nouveau livre, l'écriture vive et le regard aiguisé de Carole Fives, fine portraitiste de la famille contemporaine.

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Il y a quelques jours, je recevais un beau gros carton contenant les quatre titres sélectionnés pour le Prix Landerneau 2018 :
-Tenir jusqu'à l'aube
-Trois fois la fin du monde
-Chien-Loup
-Le paradoxe d'Anderson
J'ai commencé cette chouette aventure avec Tenir jusqu'à l'aube pour son auteure, mais aussi pour le résumé qui m'intriguait beaucoup.

Tenir jusqu'à l'aube nous parle d'une femme, d'une maman seule face à ses responsabilités. Une maman solo qui, pour respirer un petit peu, prend le risque de laisser son fils de deux ans quelques heures dans son lit. Elle travaille en free-lance, a peu d'argent et ne peut s'offrir le luxe de payer une baby-setter, alors que faire d'autre ? L'enfant ne risque rien, il dort dans son petit lit, jusqu'au jour où...
Mais où est passé le papa ? Pourquoi est-il parti du jour au lendemain, sans explications, sans donner signe de vie ? Pas de pension, pas d'argent, les factures qui s'entassent, l'huissier qui débarque et pourtant, il faut garder le sourire, rester digne ! Une maman n'a pas le droit de flancher, une maman n'a pas le droit de se plaindre, elle doit être une vraie guerrière et combattre les difficultés de la vie la tête haute. C'est ce que fait cette femme, elle chante des comptines sans grande conviction, mais elle les chante pour son fils parce que même si elle n'est pas une maman parfaite, elle fait de son mieux et c'est ce qui compte, non ?

Ce roman intimiste et fort est, je trouve, vraiment d'actualité. Il parle des femmes d'aujourd'hui, de leur combat face à la société, face aux regards des autres. Certains passages sont de vrais coups de fouet et font froid dans le dos, je pense notamment aux échanges faits entre les protagonistes sur les forums. On perçoit la détresse, la fatigue de ces femmes qui ont besoin de crier leur désespoir quelque part. J'ai recopié quelques lignes ci-dessous, je vous laisse les découvrir...
La fin du roman est glaçant, il met cette maman face à ses responsabilités et nous lecteurs, sommes mal à l'aise.
La plume de Carole Fives est distante, franche, dure, parfaitement maîtrisée.Ce roman coup de poing ne vous laissera pas indifférent, que vous l'aimiez ou non, il déclenchera forcément quelque chose chez vous.
Je travaille comme aide-soignante à l'hôpital, avec des horaires décalés, et sans ce travail, qui est ma seule respiration, je serais morte depuis longtemps. Chaque jour, je pense au suicide ou à d'autres solutions tout aussi radicales. Et je me dis que le mieux, avant de faire une connerie, serait encore de disparaître. Partir loin d'ici, fuir cet enfer, les laisser tous en plan, mes trois enfants et surtout cette petite qui me sort par les yeux. Je me fiche bien de ce qui se passera ensuite, que le père s'occupe de sa fille, ou c'est la Dass qui s'en chargera. Qu'on m'envoie en tôle, qu'on m'hospitalise, je serai enfin tranquille et surtout : SEULE ! LA vraie prison, c'est ici, dans cette vie qui ne ressemble à rien, faite de contraintes, sans aucune joie, totalement dévouée à mes enfants. Je ne veux pas finir comme ma mère, qui s'est sacrifiée toute sa vie pour sa famille, sans aucune reconnaissance. Ma décision est prise et je compte partir avant la fin du mois. 
Je remercie chaleureusement les Éditions Gallimard (collection l'arbalète) pour la lecture de ce roman, et je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne lecture :) 

Ma note: 

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Informations:
Lu dans le cadre du Prix Landerneau 2018
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Les premières lignes:

Quelques mots sur l'auteur(e):
Carole Fives
Carole Fives est une écrivaine, chroniqueuse d’art et plasticienne.
Après une licence de philosophie à l'Université de Toulouse et un master d'arts plastiques, elle obtient le diplôme national supérieur d'expression plastique des Beaux-arts de Paris.
Elle a commencé à écrire pour expliquer son travail de peintre et depuis elle n’a plus arrêté.
Après des passages par Paris, Bruxelles et Lille Carole Fives vit désormais à Lyon où elle partage son temps entre les arts plastiques et la littérature.
Pour "Quand nous serons heureux", elle a reçu le Prix Technikart 2009, présidé par Alain Mabanckou. Elle est lauréate de la fondation Mac Dowell, New Hampshire, États-Unis, en 2013.
•Site de l'auteure : http://carolefives.free.fr/


•C'est dimanche et je n'y suis pour rien
•Ça nous apprendra à naître dans le Nord
•Dans les jupes de maman
•Modèle vivant
•Quand nous serons heureux
•Que nos vies aient l'air d'un film parfait
Tenir jusqu'à l'aube
•Une femme au téléphone
•Zarra

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